Pour une fois, tu es le héros de l’histoire. Sous la plume de Lucius Shepard, tu vas faire la rencontre d’une jeune femme… disons « étrange », afin de t’introduire au mieux à l’ambiance, au bizarre ambiant d’Abimagique, vingt-deuxième novella publiée dans la collection Une Heure-Lumière, aux éditions Le Bélial’.

« Abi » pour ses amis, l’héroïne éponyme a un look particulier. Une façon d’être singulière. Une aura unique en son genre. À mi-chemin entre une gothique introvertie et une sorcière wiccan au caractère bien trempé, Abi est un phénomène insaisissable, discrète mais grande gueule, indifférente et plus compatissante que quiconque à la fois. Et c’est pour toutes ces raisons qu’elle t’attire, toi, narrateur piégé par cette étrange demoiselle, secrète, sage, folle, sensuelle…

Au fil des métaphores sensorielles décrivant ton aventure, tu vas découvrir :

  • une sorcière du monde moderne, végan, croyante et maîtresse tantrique.
  • une relation étrange parmi les relations étranges.
  • un passage pavé de doutes, de craintes et de questions générées par les secrets de ta nouvelle compagne.

…Je n’ai pas aimé Abimagique. Pas beaucoup, du moins. Et ce, pour une multitude de raisons, la première et principale étant le style en lui même : la narration à la seconde personne du singulier, forçant brutalement le lecteur à prendre part à l’histoire plutôt que de le laisser s’y glisser à son gré, m’a vraiment mis mal à l’aise… Sentiment accentué par la façon dont la psyché, ma psyché, celle du lecteur/narrateur, est décrite, à grand renfort, comme évoqué, de métaphores et comparaisons liées aux différents sens : « bordélique » et « hallucinations » sont les deux mots qui me viennent à l’esprit, en y repensant.

Si vous voulez, passé cet avis très personnel, vous plonger dans Abimagique, soyez donc, à minima, prévenu : ce récit est, encore une fois, « étrange ».